SEA DREAMS | Moad Mzaoeg

 |Article publié sur Carnet d’Art (France)|

à lire: Carnet d’Art

 

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Moad Mzaoeg capture les images au-delà de la Mer Méditerranée, dans un Maroc inconnu.
Il brise la routine, désintègre les préjugés.
Tanger est urbaine, le chaos domine les espaces.

Parmi les tables à cafés et le public d’un concert acoustique, les gamins de l’autre Tanger déambulent. La colle dans les poumons, la désillusion dans les yeux. L’histoire archaïque de l’architecture est la matrice. Les espaces deviennent lieux. Les images sont comme des vertiges qui se matérialisent visuellement. On ne peut pas arriver à l’essence de la scène photographiée. Ces scènes sont atemporelles, elles deviennent éternelles, privées d’espace, elles deviennent une photographie. Ce soir aussi Moad prendra des photos, indécises entre perdition et sauvetage : thé marocain et cigarettes L&M, la chanson « Rita » de Marcel Khalife, la mélodie italienne de Rino Gaetano.

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Dans le projet Sea Dreams, Moad réinterprète le cœur du Maroc : une base de connaissances nécessaire. La chaux blanche sur les façades des maisons semble en escalade dans le but de capturer le soleil, les rues étroites, les enseignes artisanales. Les photos de Moad Mzaoeg capturent le contexte mais c’est seulement un fond distrait. Avec le visage écrasé par la terre la plus modeste, le regard intercepte un gamin avec de gros doigts. On dirait qu’il a quatre ans, mais il en a dix-neuf. Il tient dans la poignée un sac en plastique transparent. Ce n’est pas un jeu. C’est un palliatif. Inhaler est la seule solution à sa portée.

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Un peu plus loin, deux filles habillées en noir marchent main dans la main. Elles détournent l’attention d’un jeune homme aux dents noires, au bord de l’image. Ce sont des dents qui écossent les mots, au rythme des graines de grenade. Ensuite, parmi les milieux les plus introvertis, il y a une pièce obscure et trois différents points d’un mur de briques. La lumière du soleil éblouit et interfère avec la vue. Il y a un homme qui, avec la tête baissée et le dos voûté, manipule quelque chose qui semble rare, sur le sol des déchets.

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Tanger est la limite, la frontière qui sépare la triste réalité du rêve idéalisé, le rêve européen. Ainsi, la grande zone du port, se transforme en limbe où l’attente et la suspension du temps se mélangent. Les gamins du port font face à la mer, avec des sacs en plastique. Ici le temps compte double, suspendu et marqué par la lutte continue entre la survie et la dégradation plus radicale. L’objectif principal est divisé. Aberration de l’œil accompagné par Asfour Marcel Khalifé et Omaima Khalil. Sur les bateaux, dans la jetée, se projettent des ombres qui marquent la rotation de la Terre et qui deviennent le bois des bateaux. Une ombre souligne l’impression « ahlam bahr » (rêves de la mer), blanche de manière à être visible à distance, et riche en sens de manière à être admirée. Le regard défie l’horizon et les pensées décontextualisent.

Voici la Tanger de Moad Mzaoeg.

 

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MAXIME VERELST

Stato

MAXIME VERELST

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Un Igorrr delirante in sottofondo, la neve alta oltre la finestra, i freddi resti di una carbonade flamade attenuano il dolore di Max. Ha trascorso tutta la notte in strada a catturare visi solcati e tranci di vita.

Art Ch’ti Texture. Gioco tra le parole arte/Ch’ti/architettura/texture.

Il progetto inizia nel 2012, nelle corons del nord della Francia. L’uomo e la periferia, in continui attacchi frontali e una manciata di confronti biunivoci.

L’ombra di ogni giorno che passa è proiettata e immortalata sui mattoni in cotto del quartiere operaio dei carbonai.

La texture è la ripetizione delle case, o la ripetizione del mattone, o ancora la serializzazione degli abitanti. Numeri. O anime.

Come bambole antiche o vecchi motorini nei garages abbandonati, immobili attendono di rianimarsi.

Il fotografo si amalgama con la gente, la sua gente, e restituisce a ogni numero la propria identità.

Il risultato: un prezioso distillato in bianco e nero estratto dal ghetto, da Maxime Verelst.

Pagina Facebook: Art ch’ti texture

Un Igorrr délirant en fond, la neige haute hors de la fênetre, les froids restes d’une carbonade flamade atténuent la douleur de Max. Il a passé la nuit dans la rue, à capturer visages sillonnés et tranches de vie.
Art Ch’ti Texture.
Jeu entre les mots art/Ch’ti/architecture/texture.
Le projet nait en 2012, dans les corons du nord de la France.
L’homme et la banlieue, en continus attaques de front et une poignée de comparaisons biunivoques.
Chaque jour est fixé sur les briques pleins cuites du quartier ouvrier des charbonniers.
La texture est la répétition des maisons, ou la répétition du brique, ou bien la sérialisation des habitants. Nombres. Ou âmes. Comme poupés vieuilles, comme des mobylettes dépoussiérés dans les garages abandonnés.
Le photographe fusionne avec la population, sa population, et redonne à chacun son identité.
Le résultat: un précieux distillat en blanche et noir extrait du Ghetto, par Maxime Verelst.

à lire: Maxime Verelst | Carnet d’Art